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Le Musée
de la Signalisation routière
et de l'éclairage public
Les bornes lumineuses
Définition:
La signalisation lumineuse est composée de l'ensemble des dispositifs lumineux qui ont pour objectif de régulier le trafic routier.
Au MuSé, ce département s'articule autour de ces quatre axes:
Bornes lumineuses
Les bornes lumineuses
-Définition:
Une borne est un dispositif permettant de délimiter une zone. C'est un matériel fonctionnel permettant de délimiter visuellement un espace particulier. Il est aussi appelé "bollard lumineux".
-Généralités:
La Belgique a fait le choix à la sortie de la seconde guerre mondiale de généraliser l'usage de bornes lumineuses. Vers la fin des années 60, début des années 70, ces bornes avaient une forme assez caractéristiques (cône):
Sur base des observations faites en 2023 sur de rares exemplaires encore en place, ces bornes étaient composées de deux parties jointes, ce qui explique la présence de la ligne noire verticale. La couleur la plus courante était le jaune, mais de très rares balises blanches ont existé. Il est vraisemblable qu'elles étaient en fibres de verre et résine de polyester, comme le montre l'exemple repris ci-dessous et photographié à Chênée en janvier 2024:
Le carrefour formé par les RN 30, RN 61 et RN 601 à Chênée est équipé de douze bornes lumineuses. Ces équipements datent certainement de 1982 lorsque l'ensemble a été réaménagé avec la présence de l'autoroute E25 (anciennement E9) toute proche. Si la source lumineuse a été modernisée (comme nous le verrons plus loin), la borne en elle-même est d'époque (il en restait deux en place en janvier 2024).
L'avantage de ce matériel est sa couleur visible le jour, et sa forme qu'il est difficile d'ignorer pour un usager de la route. Ces bornes existent toujours, ce qui pourrait venir de leur efficacité de jour comme de nuit.
-Fonctions:
Les bornes lumineuses ont deux fonctions:
Signaler un ilot central. Cette photo a été réalisée à Ougrée en janvier 2024. Pour l'anecdote, le signal D (flèche) date de 1979 et il est équipé de deux tubes fluorescents de 18 watts. La borne lumineuse est illuminée grâce à un projecteur leds.
Les bornes lumineuses sont aussi utilisées dans le cadre de la séparation de voies. Cette photo a été réalisée à Angleur (Google maps). La voirie se divise en trois voies signalées par deux bornes.
-Histoire et sources lumineuses:
L'histoire de ces bornes et l'évolution des sources lumineuses sont liées. Voyons quelques exemples de ces bornes au fil des années:
A Liège, au niveau de l'ancienne gare des Guillemins, se trouvait cette borne lumineuse. Elle était fabriquée en métal (fonte?). C'est la partie supérieure qui était allumée, de couleur orange. Dans mon souvenir, elle ne clignotait pas. Elle était probablement équipé d'une lampe à filament.
1971, nous sommes dans le quartier "Hocheporte" à Liège, avant les transformations routières que l'on connaît actuellement. Regardez bien, nous distinguons deux bornes "cônes". Le début des années 70 est probablement le moment de l'arrivée de ce matériel, équipé de tubes fluorescents.
-Les tubes fluorescents:
Belle invention d'après la seconde guerre mondiale, le tube fluorescent a connu des améliorations au fil des années lui accordant des performances de plus en plus intéressantes en matière de luminosité et de durée de vie. Le tube fluorescent de 30 watts a équipé toutes les bornes "cônes" jusqu'au milieu des années 90. Le MuSé a retrouvé en février 2024 une borne lumineuse toujours équipée de ces tubes. C'est à Dolemnbreux, à la sortie de l'autoroute E25 que cet exemplaire à assuré sa mission depuis 1977, année de son installation.
Observons déjà que cette borne est composée de deux parties. Il est probable qu'elle soit en fibres de verre et résine de polyester. Au fil du temps, cette matière s'avère un peu fragile, tout comme cette conception en deux parties. La couleur jaune a bien résisté depuis les 47 années qu'elle est présente sur cet ilot.
Cette borne est équipée de deux tubes fluorescents verticaux de 30 watts. Les appareillages se trouvent au pied de la borne. Ils sont particulièrement exposés à l'humidité, ce qui les détériore facilement:
Malgré son âge respectable, cette borne s'illumine toujours à la tombée de la nuit. Nous sommes en février 2024.
Il est indéniable que ce matériel lui permet clairement de remplir ses missions en matière de sécurité. La forme du cône lui permet d'être encore visible par temps de neige ou dans des hautes herbes. Néanmoins, l'équipement fluorescent posait un problème lors de la maintenance... En cas d'accident, il s'est avéré, d'après ce qui se disait, que le coût de remplacement de l'équipement électrique était assez élevé. Une fois emboutie, la borne était détruite, mais aussi tout le système électrique.
Cette photo a été réalisée par Aclimex Liège, spécialiste des bornes lumineuses. Elle a été réalisée à Hocheporte, Liège. On y voit un cône accidenté, mais aussi tout un système d'éclairage hors service. La réparation inclut donc un remplacement complet du système (sauf la base en béton).
-Trouver une solution:
Le nombre de bornes lumineuses sur nos routes est impressionnant. Mais elles ont toutes leur utilité pour les usagers de la route. S'en passer n'est pas imaginable. Il a fallu donc réfléchir à la vulnérabilité de l'ensemble et chercher des alternatives aux tubes fluorescents moins onéreuses lors de la maintenance et des réparations.
Vers la fin des années 80, sont apparus de drôles de cônes sur la ville de Liège... A l'observation, il était évident qu'ils ne contenaient plus de tubes fluorescents. Et pour cause, ce sont des projecteurs à sodium haute pression que l'on retrouvait à la base de la borne. Avantage: en cas d'accident, c'est la cône seul qui était remplacé, la source lumineuse était préservée.
Dans les années 1990, avec l'apparition des halogénures métalliques, les sources lumineuses ont été adaptées. Le principe du projecteur à la base de la borne a été repris.
Alors que l'on réfléchissait déjà à un entretien plus facile et à des coûts réduits, le côté de la consommation d'énergie n'était pas encore un sujet de préoccupation. Les lampes aux halogénures métalliques consommaient encore 55 watts (contre 60 watts pour les tubes fluorescents). Si la lampe était défectueuse, toute la borne s'éteignait (un tube fluorescent défectueux, la borne fonctionnait encore avec l'autre tube).
Avec l'introduction des LED au début des années 2000, toute la politique en matière de sources lumineuses a été revue. La Led a remplacé toutes les sources lumineuses : lampes à incandescence, fluorescence, halogénures, induction et sodium. Il était donc logique que la LED s'impose également pour les bornes lumineuses.
Cette borne photographiée à Dolembreux était à l'origine éclairée par deux tubes fluorescents. Un passage aux LED a été effectué. Nous pouvons constater une très forte luminosité du cône, nettement supérieure à celle des tubes fluorescents.
Au même carrefour, une autre borne a été endommagée. Alors que le cône a disparu, la source lumineuse (LED) est restée totalement intacte. Seul le cône doit être remplacé. Le luminaire à LED se compose de 12 sources lumineuses qui consomment 22 watts.
Les fabricants de bollards font beaucoup de recherches : ergonomie, résistance à l'eau, facilité d'entretien, conversion d'anciens systèmes, esthétique, ... Les modules proposés (LED) résistent à l'eau et au sel de déneigement. Des innovations sont même développées pour éviter l'électrocution des usagers de la route en cas d'accident.
-Autres bornes lumineuses :
Bornes éclairées en forme de coupole, au monument Zénobe-Gramme à Angleur. Ces bornes ont été remplacées par des bornes "cônes" (Leds) lors de la modernisation de la signalisation lumineuse du carrefour en 2018.
Bornes lumineuses "mines" trouvées à Chaudfontaine (février 2024). Elles y ont été installées lors des grands travaux de réaménagement de la route (années 90 ?). La source lumineuse pourrait être une lampe fluocompacte.
Borne lumineuse en forme de dôme découverte sur la N61 à Trooz. Cette borne a probablement été installée en 2009 à l'occasion de la réfection de la chaussée. Elle est composée d'une multitude de LED jaunes sur sa surface. Elle est éteinte depuis les inondations de juillet 2021 (la photo a été prise en février 2024).
L'arrivée du projecteur à la base de la borne et de l'usage des halogénures métalliques (mi années 90). Comme pour cette borne surmontée d'un panneau de signalisation. C'est un des premiers exemplaires a avoir été fabriqué (à Verviers pour celui présenté ici). L'affectation de cette borne n'est pas précisée, l'emplacement du panneau est virge.
Cônes surmontés d'un panneau de signalisation. Par ce système, le gestionnaire de voirie fait l'économie d'un signal complet rétroéclairé (2 x 18 watts de consommation). Grâce à un système de réflecteur interne, la lumière émise par le projecteur à la base de la borne est renvoyée vers la face du signal. La face est réalisée à partir d'un film rétroréfléchissant transparent, ce qui lui permet d'être encore visible à la lueur des phares en cas de défaillance du projecteur.
Le signal du dessus a été sauvé lors du chantier de voirie au début de la E313 à Vottem. Le second existe au niveau de la trémie Zénobe Gramme (N90) à Angleur.
-Une borne lumineuse au fil du temps :
Nous sommes sur la nationale 4 à Nassogne. Voici quelques photos, tirées de Google Maps, d'un ensemble de signaux combinés.
En 2009, cette séparation de voies est signalée par un beau panneau rétroéclairé D1d (3 x 18 watts, tubes fluorescents), par deux signaux lumineux de circulation ATEA (lentilles de 300 mm, deux ampoules à filament de 100 watts) et d'une borne lumineuse (probablement halogénures métalliques de 70 watts).
En 2018, le signal ne semble pas avoir beaucoup bougé. Pourtant, les deux signaux lumineux ont été remplacés par des lanternes à leds.
En 2020, peut-être à la suite d'un accident, l'ensemble a fondamentalement changé: les signaux lumineux à leds sont toujours présents. La flèche D1d rétroéclairées a disparu et a été remplacée par une borne lumineuse "cône" surmontée d'un signal. L'éclairage de cette borne est peut-être en leds. Notons que le mât du signal a été également remplacé.
2021, nouveau remplacement de l'ensemble... La borne lumineuse est cette fois-ci surmontée d'un signal D1d de petit format.
2023, nouvel accident probable, tout a disparu!
La vue rapprochée de la base de la borne ne nous permet pas d'identifier la source lumineuse. Cet aménagement ressemble à un dispositif prévu pour des leds.
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